GS Basalte, chronique d'une remise en état: le vilebrequin
Par Jean-Pierre Laurens le lundi 29 juin 2009, - Restaurations GS, GSA et dérivés - Lien permanent
Normalement si vous n'avez pas acheté votre permis au lieu d'en passer un par l'auto-école et si le moniteur connaît son métier, vous avez du prendre des coups de batte de base-ball sur le genou gauche en oubliant le pied sur l'embrayage au feu rouge ! Même s'il est vrai que pour la conduite en ville, entre les feux et les encombrements...
Ouvrir littéralement le moteur permet déjà de vérifier le bon état de son vilebrequin. Et j'ai bien fait car l'état irrécupérable de celui ci-dessous démontre que le précédent propriétaire de la GS Basalte devait avoir le pied sur l'embrayage beaucoup trop longtemps (notamment lors des arrêts).
Sur cette autre photo, au premier plan, ce sont les coussinets de palier central du vilebrequin dont les joues latérales sont écrasées à l'extrême (il y avait même un morceau au fond du carter... d'où la pure folie que de ne pas ouvrir les demi-carters lors d'une réfection moteur). Au second plan: sur les coussinets neufs (malgré le flou de la photo) on distingue les joues plus épaisses et leur "témoins d'usure" (un peu comme sur les pneus !)
L'embrayage "pousse" le vilebrequin vers l'avant du moteur, donc contre les fameuses joues latérales des coussinets du vilebrequin, et les uses prématurément. Le phénomène s'aggrave d'autant plus si la personne démarre toujours la voiture avec la pédale débrayée puisqu'à ce moment précis la lubrification est la plus faible.
Du coup je suis obligé de l'échanger avec un vilebrequin d'occasion en parfait état:
Avec autant d'accessibilité c'est le moment de fixer correctement la réglette d'allumage et le puit de jauge !
En voyant ce genre de travail j'entends encore souvent la réflexion :
Oui c'est beau et c'est propre, mais moi, il faut que ça marche...
Sous-entendu que ce serait incompatible et que si c'est trop beau et trop propre, ça ne doit pas tourner souvent... Ben voyons: La classique excuse de ceux qui ne font les choses qu'à moitié faute de persévérance...! Les photos précédentes démontrent bien l'intérêt d'un travail complet..
Pour finir, les courroies de distribution telles que trouvées au démontage... Une arrête de tôle du collecteur mal positionnée ou une vis trop longue quelque part et ça donne cette merveilleuse découpe des courroies jusqu'à la casse moteur par rupture de ces mêmes courroies "toutes neuves":
Sur des voitures d'une conception aussi subtile et intelligente que la GS, on en apprend encore tous les jours !