Nous venions, avec un ami, de faire quelques travaux dessus, et comme le carburateur semblait faire des caprices sur le premier corps, il nous sembla judicieux de refaire un tour avec l'auto pour voir une bonne fois pour toute comment elle se comportait.
Nous avions pourtant fait plus de 100 kilomètres avec sur deux jours, et il est vrai que nous avions pris beaucoup de plaisir à rouler à son bord !

C'était en fin de journée, vers 19h peut-être. Je me rappelle bien qu'il commençait à pleuvoir lorsque nous sommes partis, d'ailleurs les essuie-glaces n'étaient plus très efficaces, mais c'est une autre histoire... La route se mouillait vite, nous roulions d'un bon train, et imperturbablement, le 1220 ronronnait, le grésillement de l'autoradio peinant à le couvrir. Les virages s'enchaînaient aidées par la suprématie de l'hydropneumatique, et bien enfoncés dans le moelleux des sièges en Jersey, la sensation d'être revenu à la fin des années '70 était bien présente. Nous nous doutions absolument pas que nous faisions les derniers kilomètres de la vie de cette auto...

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( L'intérieur en cours de démontage et la planche de bord pliée suite à l'enfoncement du montant AVG après le choc contre un arbre...)

Bercé dans les hautes sphères de l'hydropneumatique je ne me suis pas aperçu que mon acolyte venait de "louper" un léger virage, fatal sur une route de montagne.
Conséquence, freinage d'urgence, et fidèle à sa réputation la GS freina comme une grande, l'arrêt aurai pu être immédiat si les vieux Michelin cloutés (!) avaient répondus présent, ce qui ne fut naturellement pas le cas sur ce revêtement mouillé et gravillonné...

La GS glissa de toute sa masse sur la chaussée pour véritablement couper le virage en « épingle » situé à une dizaine de mètres. Après avoir tenté un rapprochement avec un sapin qui enfonça toute la tôle au niveau du montant AVG, la GS s'arrêta net sur la route située en contrebas, et contre toute attente le moteur tournait toujours... La suspension amortit le choc et la voiture se releva comme si de rien était : allez faire de telles acrobaties avec une auto « à ressorts », le résultat ne serait sûrement pas le même...

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( Démontage intégral et récupération de toute la mécanique qui est absolument intacte )

...Car oui, grâce à ma brave GS Pallas, nous nous en sommes sortis sans aucune blessure ni séquelle, rien, vraiment rien. Alors certes, on pourrait penser que cette mésaventure aurait pu me dégoûter de rouler en GS, mais se fut curieusement l'inverse, car ce sont dans des situations extrêmes comme celle-ci que l'on se rend bien compte que la GS était il y a 45 ans en avance sur son temps, et qu'aujourd'hui elle n'est pas si dépassée que ça... !

Le lendemain matin, à 5h du matin, nous sommes allé redémarrer la pauvre GS pour la rentrer au garage. Elle remonta sans encombre, roulant tout à fait droit, gardant sa souplesse légendaire et son bruit caractéristique. Quelle joie de voir que seule la carrosserie avait était endommagée mais que tout était intact côté mécanique, hydraulique et trains roulants, prouvant ainsi la qualité de sa conception et sa solidité en cas de choc latéral, ce qui bien sûr serait nettement différent en cas de choc frontal...

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C'était donc la deuxième GS qui venait de signer son arrêt de mort sur cette petite route communale iséroise , puisqu'en 1977, la GS 1220 Club Beige Tholonet 74 familiale s'était prise une borne en béton suite à une manœuvre indélicate d'un autre usager. Résultat, comme mon grand père, il y a plus de 35 ans de cela, je fis l'acquisition d'un Break GS, qui je l'espère me procurera autant de plaisir que ma Pallas, qui depuis Mai 2015 est au paradis des GS, enfin, si l'on y croit !